Erotylidae

Les Erotylidae (Coleoptera, Cucujoidea)

Pselaphacus signatus Guérin-Méneville, 1841

Comme dans bien d’autres groupes, les études modernes au moyen de méthodes classiques ou de la génétique ont largement remanié la systématique des Erotylidae. Les travaux récents de Piotr Węgrzynowicz (Węgrzynowicz, 2002) et Richard A. B. Leschen (Leschen 2003) ont largement clarifié les choses en intégrant dans la famille les anciens Languridae. Ceci est confirmé par l’analyse phylogénétique moléculaire (Robertson et al., 2004).

P. Węgrzynowicz divise les Erotylides en deux sous-familles les Xenoscelinae et les Erotylinae (incluant les tribus des Dacnini, Languriini, Erotylini, Tritomini et Encaustini) tandis que Leschen propose 6 sous-familles. Cela donnerait Xenoscelinae, Pharaxonothinae, Loberinae, Languriinae, Cryptophilinae et les Erotylinae. L’étude génétique de 2004 doit être complétée, mais elle lance déjà des pistes sur la composition en sous-familles, ce qui fait penser que la systématique évoluera encore largement dans les années qui viennent. La classification interne aux sous-familles et aux tribus se précisera aussi largement. Ces modifications récentes dans la systématique nous ont conduits à restreindre pour l’instant le domaine d’étude à la seule sous-famille des Erotylinae (ex Erotylidae).

Les Erotylinae, généralement de taille moyenne, ont des tailles très variées, allant de 1.5 mm à environ 3 cm. La plupart sont brillants, glabres, très colorés et contrastés avec une grande richesse de motifs de coloration. Ils sont souvent bicolores avec le pronotum noir et les élytres très colorés et vice versa.

Certaines espèces changent totalement de couleur après leur mort. Lacordaire signalait déjà ce fait qui trompe facilement celui qui n’a jamais vu les insectes in natura. C’est plus particulièrement le cas des Gibbifer qui, d’un magnifique bleu, tournent au jaune paille en collection. On rencontre très souvent des taches, des points, des fascies … Certains genres présentent une morphologie très particulière, bossue comme les Gibbifer, avec une épine comme certains Ellipticus ou rond comme les Aegithus parfois proches des cassides tandis que beaucoup d’autres s’inscrivent dans un ovale plus ou moins allongé mais récurrent. La tête est petite, enfoncée dans le prothorax et rétrécie en avant des yeux. Les antennes se caractérisent par une massue de 3 mais parfois 4 ou 5 segments. Les palpes maxillaires sont habituellement dilatés. La formule tarsale est 5-5-5 mais le tarse 4 est souvent réduit, voire caché dans le précédent.

Erotylus giganteus Linnaeus, 1758 : Tarses antérieurs avec tarse 4 réduit et enchâssé dans le n° 3.

Biologie/écologie

Bien qu’on les aperçoive souvent sur les feuilles de la végétation basse, ces insectes sont strictement liés aux champignons poussant sur les arbres ou le bois mort. Plus exactement, pour utiliser la nouvelle nomenclature proposée récemment (Bouget et al., 2005), ce sont des xylomycétophages, à la fois au stade larvaire et adulte. La plupart des espèces sont liées aux Aphyllophorales (nos pleurotes et amadouviers par exemple).

Exemple de biotope avec pleurotes ayant livré des Mycotretus sp - à proximité du sentier du Gite Moutouchi.

Mais il existe quelques groupes qui consomment les Basidiomycota (ex basidiomycètes – les champignons classiques de monsieur tout le monde). On les trouve parmi les Mycotretus, certains Dacne, les Tritoma et des Triplax.

Les femelles pondent directement sur ou dans les fructifications des champignons sur/dans  lesquelles se développent les larves.


Exemple de biotope sur lequel on peut observer des Erotylidae. Ici des champignons se sont développés sur des troncs accumulés dans le lit de la rivière.

De la face inférieure des champignons dépassent quelques larves qui s'y nourissent.

   Gros plan des larves présentes sur ces champignons.

Il existe parfois des phénomènes visibles d’agrégation et certaines espèces sont grégaires comme certains Iphiclus, Ellipticus et surtout les Pselaphacus chez qui apparaissent des phénomènes de soins parentaux (Robertson et al., 2004).

Certaines espèces sont nocturnes et ont donc des yeux à larges facettes et des couleurs ternes. À l’inverse, les Erotylides à mœurs diurnes possèdent des yeux finement facettés et des couleurs vives.

Techniques d’inventaire

L’expérience et les discussions avec les uns et les autres tendent à prouver que la chasse à vue sur la végétation ou mieux sur les champignons permet de rencontrer les Erotylidae guyanais. Mais ce n’est pas la technique la plus rentable et de loin. Les dispositifs d’interception ont un rendement bien plus intéressant. Les pièges vitres sont extrêmement efficaces mais les tentes Malaise ne donnent rien. En revanche, ces insectes viennent peu ou pas à la lumière.

L’inventaire comprend actuellement environ 145 espèces réparties sur 3 tribus et 24 genres

Mise à jour, Jean-Hervé YVINEC, mars 2012.

Tribu : DACNINI Gistel, 1856

Genre : Megalodacne 

Espèce : indica indica Linnaeus, 1758

Tribu : TRITOMINI

Genre : Pselaphacus

Espèces : curvipes Guérin-Méneville. 184I, giganteus Germar, 1824, puncticollis Guérin-Méneville, 1841, quinquennotatus Lacordaire, 1842, rubricatus Herbst, 1799, signatus Guérin-Méneville, 1841, transversalis Lacordaire, 1842 et trifasciatus Lacordaire, 1842.

Genre : Ischyrus

Espèces : undatus Olivier, 1792 et zonalis Lacordaire, 1842

Genre : Megischyrus

Espèces : auriculatus Lacordaire, 1842, incertus Lacordaire, 1842, scriptus Olivier, 1807 et subcylindricus Lacordaire, 1842.

Genre : Mycotretus  (fig. 6)

Le deuxième genre le plus abondant en Guyane et probablement le plus difficile à déterminer. On reconnaît ces insectes en oval ramassé (fig. 7),  de moins de 10 mm, à la forme de leurs fémurs, courts et larges (fig. 8). La massue antennaire comprends 4 articles et le mentum a une forme d’assiette coupée en diagonale ou arrondie antérieurement.

Espèces : arcuatus Lacordaire, 1842, argus Lacordaire, 1842, bisseptemguttatus Crotch, 1876, cinctellus Guérin-Méneville, 1841, Mycotretus dorsonotatus  Lacordaire,  1841 (fig. 9), durius Lacordaire, 1842, episcopalis Lacordaire, 1842, floriger Lacordaire, 1842 (Fig. 10), graniformis Lacordaire, 1842, humilis Lacordaire, 1842, lacertosus Lacordaire, 1842, lepidus Lacordaire, 1842, leprosus Lacordaire, 1842 (fig. 11), maculatus Olivier, 1792 (fig. 12),  misellus Lacordaire, 1842, nigrivittis Lacordaire, 1842, nugator Lacordaire, 1842, ornatus Duponchel, 1825, palmiphilus Lacordaire, 1842, polyophthalmus Lacordaire, 1842 (fig. 13),  pusillus Lacordaire, 1842, scitulus Lacordaire, 1842, sticticollis Lacordaire, 1842, tigrinus Olivier, 1792, unicolor Fauvel, 1860 et vilis Lacordaire, 1842.

Genre : Mycophtorus

Espèce : melanocerus Lacordaire, 1842

Genre : Apolybas

Espèces :  axillaris Lacordaire, 1842, corallinus Lacordaire, 1842, ferrugineus Olivier, 1807, humeralis Khunt, 1910, mycetophilus Lacordaire, 1842, normalis Lacordaire, 1842, pulicarius Lacordaire, 1842, rufinus Lacordaire, 1842, seminulus Lacordaire, 1842 et thoracicus Olivier, 1807.

Tribu : EROTYLINI

Genre : Strongylosomus

Espèces : dichrous Lacordaire, 1842, melanopus Lacordaire, 1842, rotundatus Lacordaire, 1842, rugosus Lacordaire, 1842 et unicolor Olivier, 1807.

Genre : Aegithus (fig. 14)

Espèces : bulla Lacordaire, 1842, lateritius Lacordaire, 1842, monochrous Lacordaire, 1842, torquatus Lacordaire, 1842.

Genre : Iphiclus (fig. 15)

Ces espèces sont les plus courantes en milieu néotropical. On peut les reconnaître à leur forme ovale avec un thorax large et des antennes courtes. Les yeux sont à petites facettes et le rostre est court en forme de coin.

Genre : Iphiclus (Megaprotus)

Espèces : cinctellus Lacordaire, 1842, circulus Lacordaire, 1842, clarosignatus Kuhnt, 1910, coadunatus Lacordaire, 1842, delineatus Lacordaire, 1842, duodecimpustulatus Lacordaire, 1842 (fig. 16), ephippium Duponchel, 1825, laevipennis Kuhnt, 1910, moniliferus Guérin-Méneville, 1841, nubilus Lacordaire, 1842, orphanulus Lacordaire, 1842, perlepidus Lacordaire, 1842, pithecius Lacordaire, 1842, porcellana Lacordaire, 1842 et sedecimpunctatus Lacordaire, 1842.

Genre : Iphiclus (Habrodactylus)

Espèces : antennalis Lacordaire, 1842, bisquinquepunctatus Lacordaire, 1842 (fig. 17), concolor Lacordaire, 1842, deletus Lacordaire, 1842, discus Lacordaire, 1842, haematites Lacordaire, 1842, ictericus Lacordaire, 1842, kourouensis Lacordaire, 1842, meleagris Lacordaire, 1842, punctiger Lacordaire, 1842, rufescens Lacordaire, 1842, spadiceus Lacordaire, 1842, subsignatus Lacordaire, 1842 et vetula Lacordaire, 1842.

Espèce supplémentaire ? : Iphiclus (Habrodactylus) egensis ? (N° Inv. JHY 2485), Femelle L = 7.5 mm (fig. 18). En fait cette espèce non repertoriée de Cayenne par Alvarenga était déjà citée de Cayenne lors de sa description par H.S. Gorham  (Gorham 1889).

Genre : Iphiclus (lphiclus)

Espèce : maculatus Voet, 1778 (fig. 19 – photo J.L. Giuglaris)

Genre : Iphiclus (Neoogaster)

Espèce : marginatus Olivier, 1792

Genre : Iphiclus (Saccomorphus)

Espèce : limbatus Olivier, 1792

Genre : Iphiclus (Brachymerus Cf fig. 15)

Espèces : bellulus Lacordaire, 1842 (fig. 20a et b), distinctus Duponchel, 1825, dorsalis Olivier, 1792, geometra Lacordaire, 1842, hebraicus Lacordaire, 1842, neophyta Lacordaire, 1842, nigropictus Lacordaire, 1842, nitidulus Olivier, 1807, ramosus Olivier, 1807et tricinctus Duponchel, 1825.

Genre : Typocephalus

Espèce : cruciatus Lacordaire, 1842 et dimidiatus Olivier, 1792 (Fig. 21)

Genre : Sphenoxus

Espèce : erythropterus Lacordaire, 1842

Genre : Erotylus (Fig. 22 – photo N. Mal)

Espèces : aulicus Lacordaire, 1842, giganteus (fig. 23) Linnaeus, 1758, histrio Fabricius, 1787(cf fig. 22), incertus Lacordaire, 1842, isequeboensis Voet, 1778, papulosus Lacordaire, 1842 et pretiosus Perty, 1832.

Genre : Erotylina

Espèces : gemmata Fabricius, 1792 et marshami Lacordaire, 1842.

Genre : Gibbifer

Espèces : debauvei Demay, 1838 (fig. 24), dromedarius Lacordaire, 1842, elevatus Fabricius, 1801, gibbosus Linnaeus, 1763 et jacquieri Lacordaire, 1842.

Genre : Barytopus

Espèces : lunulatus Olivier, 1792 et surinamensis Voet, 1778.

Genre : Oligocorynus

Espèces : cinctus  Herbst,   1799, indicus  Herbst,  1783, zebra Fabricius 1787et nigrotibialis Demay, 1838.

Genre : Scaphidomorphus (Fig. 25)

Espèces : bosci Guérin-Méneville 1841 et quinquepunctatus Linnaeus, 1767.

Genre : Prepopharus  (Fig. 26)

Espèces : americanus Voet, 1778, eduardoi Alvarenga, 1976 (fig. 27) et opalizans Lacordaire, 1842.

Genre : Neopriotelus

Espèces : calceatus Lacordaire, 1842, dejeani Lacordaire, 1842, equestris Lacordaire, 1842, irroratus Lacordaire, 1842, octomaculatus Olivier, 1792, tricolor Fabricius, 1801 et truncatus Lacordaire, 1842.

Genre : Tapinotarsus

Espèce : multinotatus Lacordaire, 1842

Genre : Bacis

Espèces : scutellaris Lacordaire, 1842 et tripunctatus Duponchel, 1825.

Genre : Phricobacis

Espèce : navicularis Lacordaire, 1842

Genre : Ellipticus (Fig. 28 – photo N. Mal)

Espèce : pallidus Olivier, 1792


Extraits de Yvinec, 2010

Des Erotylidae sont illustrés également sur le site de Jean-Louis Giuglaris et sur celui de J.- H. Yvinec .

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