Les Antilles françaises
Situées dans l’arc des Petites Antilles, elles comportent 3 ensembles principaux d’îles du nord au sud:
- les îles du Nord, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, petites au relief peu marqué culminant vers 400m;
- la Guadeloupe possède le point le plus haut de l’arc des Petites Antilles avec la Soufrière (1467m);
- la Martinique est la deuxième plus grande, plus haute île des Petites Antilles et la plus isolée au milieu de l’arc insulaire.
Bien que d’une surface réduite, les milieux naturels sont diversifiés et varient rapidement selon l’altitude et selon les versants qui déterminent les étages de végétations. La pluviométrie (de 1 200 mm à près de 10 000 mm par an en Guadeloupe), l’exposition aux alizés et le type de sol définissent ces milieux. Comme dans beaucoup de milieux insulaires, l’entomofaune est plus pauvre que sur le continent: à surface équivalente et à même latitude, on observe moins de 20% de la richesse observée sur le continent. Ainsi, il existe 65 espèces de longicornes (Coléoptères, Cerambycidés) en Guadeloupe, contre environ une centaine par département métropolitain et plus de 1 000 sur une surface équivalente en forêt amazonienne.
La richesse des îles est liée à leur taille et à la diversité des milieux. C’est une règle (dite théorie de l’équilibre insulaire): plus une île est grande, plus elle a de possibilités d’être colonisée par l’intermédiaire de son littoral et plus les espèces qui arrivent ont de chances de survivre. À ce titre, la Guadeloupe est l’île la plus riche des Petites Antilles suivie d’assez près par la Martinique (diversité 10% plus faible); les îles du Nord, plus petites et avec moins de types de milieux naturels, hébergent une faune sensiblement plus réduite.
L’intérêt de la faune des îles ne vient pas de sa diversité mais de son originalité. L’isolement des populations insulaires a en effet favorisé un fort taux d’endémisme, de l’ordre de 10 à 30% selon les groupes. Pour reprendre l’exemple des longicornes, dans les principales îles, environ 20% des espèces sont strictement endémiques et au total près de 50 % sont endémiques des Petites Antilles. Cet endémisme se concentre particulièrement dans les forêts humides au-dessus de 400m d’altitude mais les espèces endémiques des forêts sèches sont souvent les plus menacées.
À l’heure actuelle, seules 270 espèces de Coléoptères sont recensées de Martinique dans les diverses publications alors que la richesse réelle doit avoisiner 1 650 espèces d’après une estimation statistique vraisemblable. La faune de Guadeloupe, bien mieux connue, dépasse les 1400 espèces mais il reste encore des découvertes à faire, notamment dans les "petites" familles.
Les travaux et inventaires de la SEAG ne se limitent pas aux Antilles françaises, même si, pour des raisons pratiques ce sont ces territoires qui sont les plus prospectés. Des collectes, souvent "opportunistes" à l'occasion de déplacements professionnels ou de vacances, ont été faites à la Barbade, à Sainte-Lucie et à Saint-Vincent.