Les Hyménoptères constituent après les Coléoptères, l'ordre d'insectes le plus diversifié. On évalue actuellement leur nombre à plus de 120 000 espèces. Leur nom signifie " ailes en membrane ". Ils sont en effet pourvus de deux paires d'ailes membraneuses reliées l'une à l'autre par un système de couplage. Ce dernier est constitué par une série de crochets (hamules) de l'aile postérieure qui s'engagent dans une gouttière de l'aile antérieure.
L'appareil buccal varie du type broyeur au type lécheur avec des formes intermédiaires. Les mandibules bien développées servent à la capture des proies et au façonnage du nid. Chez tous les Hyménoptères, les maxilles et le labium sont unis par une membrane et forment une sorte de trompe qui permet l'aspiration des liquides. De nombreuses espèces d'Hyménoptères sont carnivores à l'état larvaire et nectarivores à l'état adulte mais toutes les abeilles nourrissent leurs larves de pollen et de nectar. Les larves des Hyménoptères sont pour la plupart dépourvues de pattes mais elles ont une capsule céphalique bien visible. A la fin de leur développement, elles tissent souvent un cocon d'où l'adulte émerge après la nymphose.
Une autre caractéristique des Hyménoptères est leur haplo-diploïdie : les mâles sont haploïdes car leurs cellules ne renferment qu'un seul exemplaire des chromosomes de l'espèce tandis que les femelles sont diploïdes, leurs cellules possèdant une paire de chacun de ces chromosomes.
Les Hyménoptères se répartissent en deux sous-ordres : les Symphytes d'une part, dont l'abdomen est dans le prolongement du thorax, et les Apocrites d'autre part, chez qui le premier segment abdominal ou propodéum est entièrement fusionné au thorax. La plupart des Apocrites présentent un étranglement plus ou moins marqué ou " taille de guêpe " entre le propodéum et le reste de l'abdomen appelé gastre.
Les Symphytes sont tous phytophages. Leurs larves, ou fausses-chenilles, sont les seules larves d'Hyménoptères à être pourvues de
pattes. On les distingue des chenilles de Lépidoptères par la présence, en plus des pattes thoraciques, d'au moins six paires de fausses-pattes abdominales. Elles se nourrissent de feuillage ou creusent des galeries dans les tiges ou les troncs des végétaux. Les adultes sont appelés Mouches à scie car les femelles possèdent un ovipositeur en forme de scie qui leur permet d'insérer leurs oeufs dans les tissus des plantes dont se nourrissent les larves. Pour pondre, la femelle du Sirex géant fore un trou dans les troncs de conifères. Avant d'être déposés, les oeufs passent devant une vésicule où ils sont enduits des spores d'un champignon spécifique. A l'éclosion, les jeunes larves sont incapables de digérer le bois; elles se nourrissent de la substance produite par le champignon qui dégrade le bois des galeries dans lequel il se développe.
Les Apocrites sont divisés en deux sections (Térébrants et Aculéates) en fonction de l'armature génitale des femelles.
- Les Térébrants possèdent un ovipositeur en forme de tarière qu'ils enfoncent pour pondre à l'intérieur des tissus animaux ou végétaux. La section des Térébrants renferme un très grand nombre d'espèces aux modes de vie variés. A l'exception de quelques phytophages, la plupart sont des parasitoïdes dont les larves vivent aux dépens d'autres insectes ou d'araignées, dont ils provoquent la mort à la fin de leur développement. Certains sont des ectoparasitoïdes qui vivent fixés sur la larve ou plus rarement l'adulte de l'insecte ou de l'araignée hôte, d'autres sont des endoparasitoïdes qui se développent à l'intérieur des œufs, des larves ou des nymphes d'autres insectes. Quelques-uns sont appelés pseudoparasitoïdes car ils vivent à l'intérieur de cocons d'Araignées dont ils mangent les oeufs. Les Hyménoptères parasitoïdes s'attaquent à tous les ordres d'insectes Ptérygotes mais surtout aux Lépidoptères. Les Ichneumonoidea et les Chalcidoidea (ou Chalcidiens) sont de loin les plus diversifiés. La plupart des parasitoïdes peuvent à leur tour être parasités par des parasitoïdes secondaires appelés hyperparasitoïdes. Les insectes parasitoïdes jouent un rôle fondamental dans le maintien des équilibres naturels. De nombreuses espèces sont utilisées comme auxiliaires dans le cadre de la lutte biologique.
- Chez les Aculéates, l'armature génitale est transformée en un aiguillon venimeux avec lequel les femelles paralysent leurs proies ou piquent d'éventuels agresseurs. La section des Aculeates comprend essentiellement des guêpes, des abeilles et des fourmis. Toutes fournissent de la nourriture à leurs larves apodes qui sont incapables de subvenir seules à leurs besoins. Les fourmis sont souvent omnivores alors que la plupart des guêpes nourrissent leurs larves avec des proies et que les abeilles leur apportent du nectar et du miel. Un très grand nombre d'espèces de guêpes et d'abeilles sont solitaires mais toutes les fourmis et certaines espèces comme l'Abeille domestique, les Bourdons, les Guêpes communes et le Frelon peuvent avoir développé des modes de vie sociale très organisée.
(Introduction largement inspirée par le texte de Claire Villemant sur le site de l'OPIE)