Le piège aérien, terme générique pour désigner les pièges "banane", ou "pièges à vin" ou pièges à appât fermenté ou encore pièges à cétoines, est l'équivalent du piège à Charaxes mais pour les Coléoptères. Il en existe de nombreux types qui reposent tous sur le même principe. Ils permettent d’attraper des Scarabaeidae (Cétoines, Rutelines, quelques Dynastes), certains Cerambycidae, des Histeridae, des Nitidulidae, des Elateridae et des Cantharidae. Ces pièges consistent en un appât fermenté mis dans un récipient et suspendu dans un arbre. Les insectes attirés se noient dans le liquide.
Aspect pratiques
Le piège est généralement suspendu en hauteur à l’aide d’une cordelette ou en courbant un jeune arbre. Les pièges les plus attractifs sont ceux placés au soleil, en hauteur et dans un endroit un peu dégagé, mais il convient de varier les expositions pour obtenir également les espèces de sous-bois. La SEAG place ses pièges en canopée, vers 25/30m, à l'aide d'une arbalète. Plusieurs pièges sont parfois montés sur une même corde, à différentes hauteurs (photo ci-contre à gauche).
Diverses bouteilles plastique de récupération peuvent être utilisées, en pratiquant une ouverture latérale (environ 6 x 6 cm). En Guyane, la SEAG utilise des grosses bouteille de 5L. Parmi les appâts fréquemment utilisés, on retrouve comme en Europe : le vin rouge additionné ou non de sucre (ne donne pas de bons résultats en Afrique), le mélange banane mûre, bière et sucre et les jus de fruits (banane, pêche)… Toutes ces recettes attirent globalement le même groupe d'espèces, avec quelques nuances dans l'attraction (moins de Scarabaeidae avec le vin mais un peu plus de longicornes). L'intérêt du vin ou des jus est d'ordre pratique : il est beaucoup plus simple de les filtrer et ainsi de voir les insectes que dans de la banane fermentée !
Les pièges doivent être relevés toutes les semaines. L'ajout de sel dans le mélange limite la fermentation des insectes et permet ainsi d’espacer les relèves (jusqu’à 15 jours).
Un modèle très efficace en Afrique consiste en un seau de 3 litres contenant un mélange moitié banane malaxée moitié vin de palme (ci-dessous).
Avantages et limites
Ce piège est très efficace (nombre d'individus collecté / coût), mais la pluie limite son efficacité en diluant l’appât. Il est peu coûteux, matériel simple, facile à suivre et relativement sélectif. Il permet d'obtenir des espèces difficiles à obtenir autrement, même avec les pièges d'interception.
Son spectre d'attraction est cependant limité en termes de familles et d'espèces, et il faut mettre une batterie de piège, en hauteur et à l'année, pour espérer obtenir les espèces rares convoitées.