Jeune entomologiste, je travaille actuellement à l’INRA de Kourou (Laboratoire d’écologie intégrative, UMR Ecofog) où j’effectue une thèse sur les interactions entre plantes et insectes herbivores dans trois types d’habitats forestiers de Guyane Française et du Pérou. Je travaille essentiellement sur 6 ordres d’insectes (Lépidoptères, Coléoptères, Hémiptères, Hyménoptères, Diptères et Orthoptères) ainsi que sur certaines familles d’arachnides et effectue de très nombreuses récoltes et échantillonnages d’insectes via le développement de méthodes standardisées. Je suis membre de la SEAG depuis 2009. |
Voici un résumé de ma thèse qui sera soutenu au environ de décembre 2012. Toujours en formation taxonomique avec la SEAG, mon travaille se situe plus en écologie des communautés où de nombreuses théories portant sur l’écologie des forêts tropicales sont testées sur le terrain en Amazonie.
Rôle et contribution des insectes phytophages dans des habitats contrastés des forêts tropicales humides d’Amazonie
Les flores locales dans les forêts tropicales humides regroupent souvent amplement plus de 1000 espèces d’arbres, incluant des genres comprenant des douzaines d’espèces coexistantes. Depuis plusieurs décennies, la coexistence de tant d’espèces très apparentées pose un véritable challenge pour les scientifiques. Une explication alternative à tant de congénères sympatriques est que la spécialisation pour l’habitat permet la coexistence de proches parents conduisant à un fort turnover de la composition spécifique entre les types d’habitats (diversité beta). Le long de forts gradients environnementaux, les traits des espèces sont supposés différer en fonction des compromis d’allocation ou de physiologie qui empêchent les phénotypes d’avoir une performance optimale dans tous les environnements. Dans les forêts tropicales, les compromis entre l’investissement dans la croissance ou la défense peuvent expliquer des performances différentes dans des environnements contrastés (Growth-Defense tradeoff). Ainsi, l’objectif de ma thèse est premièrement de tester l’hypothèse selon laquelle la biodiversité régionale des arbres en forêt tropicale humide serait liée, au moins en partie, à la pression des insectes phytophages qui induirait des compromis au niveau des arbres. Ces compromis varieraient selon l’abondance des ressources (nutriments et eau), ainsi qu’en fonction du groupe phylogénétique d’arbres considéré. Mes travaux se composent donc selon deux grands axes ; i) évaluation de la pression des insectes phytophages à l’aide de techniques permettant de mesurer la biomasse végétale prélevée et, ii) estimation de la composition et de la structure des insectes phytophages en termes - d’abondance, de diversité spécifique et de proportion de guilde alimentaire - responsables de forts dommages sur des habitats contrastées de la forêt amazonienne. Des protocoles scientifiques sont définis et adaptés à la complexité des habitats de la forêt tropicale humide. Un arsenal de piège à insectes permet donc d’échantillonner un grand nombre d’insectes de la forêt tropical humide de Guyane Française et du Pérou. Ce projet représente le premier test explicite des effets de l’habitat sur l’herbivorie au niveau de la communauté. Ainsi, il représente une contribution substantielle à la littérature sur les patrons de diversité régionale des espèces d’arbres et d’insectes herbivores en Amazonie.
Site web de Christopher Baraloto http://www.ecofog.gf/en/perso/Baraloto/
- Expertise taxonomique : Nymphalidae et Sphingidae (en formation)
- Domaine de compétence : Recherche sur les interactions plante et insecte herbivores.
- Activités entomologiques : collectes, élevages, détermination, expériences scientifiques.
- Autres groupes étudiés : -
- Zone(s) étudiée(s) : Guyane et Pérou
Publications et conférences
[4] Lamarre G., Baraloto C., Fortunel C., Davila Cardozo N., Mesones I., Grandez Rios J., Rios M., Valderrama E., and P. V. A. Fine. in press. Herbivory, growth strategies and habitat specialization in tropical tree lineages: implications for Amazonian beta-diversity. Ecology Special Issue in Phylogenetic Ecology.
[3] Lamarre G., P.V.A. Fine and Baraloto C., 2011. Abondance relative des Coléoptères dans trois types d’habitats forestiers de la forêt tropicale de Guyane Française : relations avec la structure et la diversité de la communauté de plantes ligneuses. In: Touroult J., 2011. Coléoptères de Guyane. ACOREP-France pp 3-9.
[2] Vedel V., Camus D. and Lamarre G. 2011. Malaise and glass traps: useful means of catching canopy-dwelling spiders? Newsl. Br. arachnol. Soc. 122: 12-15.
[1] Lamarre G. and Bénéluz F., 2009. A non-destructive method for species identification (Insecta: Lepidoptera) in the ecological park Nueva Juventud, San Andrés, Petén, Northern Guatemala. Lambillionea, CXI, 3: 348-352.