Les pièges d'interception essaient d'intercepter un insecte volant lors de son déplacement normal. Ce sont des pièges passifs et statiques. Ils donnent en général une bonne image de la faune qui circule là où ils sont placés, donnant parfois des résultats spectaculaires pour des espèces qu'on croyait rares.
Un insecte peut présenter deux réactions à la rencontre d'un obstacle. Soit il se laisse tomber (surtout les Coléoptères), soit il tente de franchir l'obstacle en le survolant (insectes à géotropisme négatif comme les Diptères, Hyménoptères, Lépidoptères).
Le piège à vitre exploite la première réaction. Les pièges Malaise ou dérivés (modèle Townes, SLAMs...) exploitent plutôt le second type de réaction.
Une troisième technique d'interception existe. Il s'agit du filet Cryldé qui permet de capturer les insectes au cours de leurs déplacements en vol. En effet, ils s'emmèlent dans les fibres de ce filet et restent prisonniers. Ce type de piège concerne surtout les insectes d'assez grande taille (Cerambycidae, Taupe-grillons...).
La figure ci-contre illustre la comparaison de la quantité d'insectes collectés en une semaine avec 1 piège, selon le type de piège utilisé : à gauche Polytrap (petit piège vitre en croix), au centre grand piège vitre plan, à droite, piège Malaise.
Les pièges à vitre et pièges Malaise ont l'avantage de pouvoir être relevés moins souvent que le filet cryldé (environ une fois par semaine pour les premiers contre un relevé quotidienne pour le dernier).
L'utilisation massive de ces pièges, en particulier les vitres, est une des originalités des approches développées par la SEAG pour les grands inventaires de sites.
La SEAG (Touroult et al., 2010) a comparé l'efficacité de ces trois méthodes (piège vitre plan, cryldé et Malaise) pour la collecte des longicornes, en prenant en compte leur coût de mise en oeuvre (temps et matériel). Cette étude conclut que Malaise et vitre collectent sensiblement la même faune mais avec une quantité de matériel beaucoup plus élevée dans les pièges vitre. Le cryldé est assez efficace car peu onéreux et permettant la capture d'espèces rares de grande taille. On pourra également se rapporter à l'étude publié par Lamarre et al (2012) qui compare l'efficacité des pièges Malaises et des pièges à vitre.