Contrairement à la bande littorale, l'intérieur de la Guyane ne possède à l'heure actuelle aucune infrastructure routière. Les seuls moyens de transport disponibles sont la traditionnelle pirogue, desservant les principaux fleuves, les lignes aériennes régulières (Maripasoula, Saül et depuis peu Camopi) et l'hélicoptère.
L'accessibilité à des sites de l'intérieur constitue donc toujours un défi logistique, en particulier pour des échantillonnages prolongés. Des tentatives d'études ont été réalisées par des particuliers (exemple Grand Boeuf Mort à Saül) avec des succès variables. L'intérieur était donc uniquement l'objet de prélèvements ponctuels. Grâce à l'appui de l'ONF et du CNRS puis du Parc Amazonien, des études annuelles voire pluriannuelles ont pu être mises en place (RNN des Nouragues, Belvédère de Saül), la faisabilité de celles-ci reposant avant tout sur des équipes locales qui ont pu assurer logistique et relevés réguliers.
Parallèlement à ces grands projets, des expéditions plus limitées mais coûteuses (missions héliportées) ont été réalisées sur des sites isolés où aucune structure ou personnel local n'était disponible (Piton Rocheux de l'Armontabo, Mont Itoupé, RNN de la Trinité).
Ainsi, progressivement, la connaissance de la faune de l'intérieur s'améliore, de solides bases de données sont constituées et permettront bientôt de mieux cerner ses caractéristiques. La multiplication des sites d'échantillonnage est indispensable si l'on veut pouvoir un jour dresser des cartes de répartition cohérentes et comprendre les particularités des faunes dans les différents milieux.
Hélas, l'entomologie n'a pas été retenue dans les objectifs d'évaluation des ZNIEFF par la DEAL de Guyane pour 2011 et 2012 et de nombreuses expéditions ont totalement occulté l'étude de l'entomofaune. Souhaitons que ce ne soit que partie remise et que les expéditions ultérieures n'oublieront pas cette part pourtant si fondamentale de l'évaluation des sites naturels.